Sandra Lucbert a assisté au procès France Télécom-Orange qui s’est tenu de mai à juillet 2019 dans la salle d’audience Victor Hugo...
Elle a écrit ce livre presque d’une traite en réaction à la rage ressentie lors de ce procès.
Dix ans après, les sept dirigeants mis en examen pour maltraitance envers leurs salariés parfois jusqu’à la mort (673 pages dans le dossier sur les suicides sur rail, immolation par le feu, pendaison…) se sont présentés comme innocents et sans empathie face aux parties civiles. "Ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient là !"
Le PDG a un seul regret "Cette histoire de suicides, c’est terrible, ils ont gâché la fête".
Les sujets humains peuvent-ils désormais dans la Langue du Capitalisme Néolibéral (LCN) être réduits à des objets obsolètes comme les "CDI sans chaises" ? Si le salarié tombe, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même... D’après le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) imposé, un médicament correspondra à son trouble.
Les avocats ont demandé aux prévenus d’expliquer le sens de ce langage technique qui a pour seul objectif le capital. Les objectifs pour y arriver seraient-ils donc tous permis et légitimes à cette seule fin ?
L’auteur pense qu’en démontant ces structures financières et leur "novlangue", en mettant en exergue les droits différentiels des "Ubers" face au capital, en décrivant la violence symbolique du langage... alors une élaboration collective sera possible. La condition étant que l’on sache mettre en mots ce que l’on vise, sans quoi nous en avons la preuve, l’autodestruction et les passages à l’acte sont à l’œuvre chez le sujet humain.
Quelques fusils littéraires du roman... Klemperer, Kafka, Melville, Orwell, Bourdieu et d’autres...
Sandra Lucbert continue aujourd’hui à dénoncer le Langage du Capitalisme Néolibéral.
N’oublions jamais que dans les mots, il y a des mondes !
