La proie

Mise à jour le 27/06/2019
Philippe Arnaud
Sarbacane,
2019

On pourrait penser que c’est encore un roman sur l’esclavage moderne, mais ne passez pas à côté de ce roman dont l’intensité est exceptionnelle. On doute de cette histoire, du regard d’Anthéa. La simplicité de l’écriture de l’auteur donne toute la puissance à ce texte émouvant.

Anthéa vit paisiblement dans un petit village au Cameroun entourée d’une famille aimante, libre et joyeuse. Elle rayonne de sagesse et de joie. Sauf à l’école où elle s’ennuie. Et quand sa mère lui demande de l’aider un jour de semaine au marché, Anthéa revit. Elle est vive, riche de sa terre natale et des histoires que son oncle lui transmet.

Un jeune couple bienveillant souhaite aider cette famille. La vie promise en France n’est pas celle qu’Anthéa attendait. Mais elle obéit, petite fille trop sage, avec la honte et la peur de décevoir ses parents. Cette famille malveillante se déchire et c’est Anthéa qui subit mensonge et manipulation. L’écriture change, Anthéa grandit, perd son innocence, Anthéa suit les regards malsains, Anthéa lutte et nous luttons avec elle pour que cette histoire ne se reproduise plus jamais.

La proie analyse la peur et la honte, la violence et le renoncement, le déni de tous. Les multiples lectures font que ce roman est aussi bien adapté aux adolescents qu’aux adultes. Une histoire dont on se souvient et qui nous hante.

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