La fracture

Mise à jour le 28/02/2020
Nina Allan
Tristram,
2019

Attention ! Voici un véritable OLNI, comprenez Objet Littéraire Non Identifié. Pourtant, en découvrant la quatrième de couverture, on pense immédiatement qu’il s’agit d’un thriller classique, jugez plutôt :


« Le 16 juillet 1994 dans la région de Manchester, Julie Rouane, dix-sept ans, prétexte un rendez-vous avec une copine pour s'absenter du domicile familial... et disparaît pendant plus de vingt ans.
Longtemps après l'abandon de l'enquête par la police, faute d'indices concrets - Raymond Rouane, persuadé que sa fille est toujours vivante, continue à explorer seul toutes les pistes possibles. En vain. La mère de Julie et sa sœur cadette, Selena, tentent, elles aussi, de faire front, chacune à leur manière.

Puis un soir, Julie refait surface à l'improviste. Alors qu'on avait soupçonné que l'adolescente ait pu être enlevée et assassinée - un homme de la région ayant avoué plusieurs meurtres de femmes -, l'histoire que Julie raconte à Selena est tout à fait différente. Mais est-il possible de la croire ? »

 

Oui mais voilà, rien n’est aussi simple dans le monde littéraire de Nina Allan…

Ce livre est une véritable découverte avec une structure du récit assez inédite ; on passe d’un chapitre "roman policier" à un autre "journal intime" puis à des coupures de journaux à un extrait d’un livre SF. On peut être dérouté, voire perdu dans cet enchevêtrement d’informations. Personnellement, j’ai adoré être chahutée par ce style novateur et percutant, cette histoire double, cette fracture dont je ne vous dirai pas de quel type elle relève. À certains niveaux, la structure choisie par l’autrice me rappelle le film "Usual suspects", dans lequel le héros principal prend pêle-mêle différents éléments pour en faire une histoire cohérente et crédible ; c’est un peu le même système que reproduit ici Nina Allan, mais en plus fouillé, en plus déroutant et je comprends que certains lecteurs passeront à côté de ce roman sans insister…

Un petit bémol cependant : une certaine irrégularité dans l’écriture, certains passages me semblant plus intenses et mieux écrits que d’autres ; pour ma part, j’ai adoré par exemple l’extrait reprenant un chapitre d’un livre culte de science-fiction et j’espère que Nina Allan nous écrira un roman SF à partir de ce passage.

Maintenant, à vous de découvrir ce roman mais avant d’en débuter la lecture, un dernier conseil : laissez vos a priori de côté ainsi que vos tendances cartésiennes…

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