La petite dernière

Mise à jour le 18/08/2022
Fatima Daas
Éditions Noir sur Blanc,
2020
[sélection de l'Escale du livre 2021]

Je m'appelle Fatima. Je porte le nom d'un personnage symbolique en islam. Je porte un nom qu'il ne faut pas salir, un nom que je dois honorer.

Une anaphore parcourt tout le texte : "Je m'appelle Fatima Daas."
Fatima Daas est la petite dernière d'une famille musulmane de trois filles et la seule à être née en France et non en Algérie, le pays de ses parents. Toute la famille a déménagé de Saint-Germain-en-Laye à Clichy-sous-Bois, au nord-est de Paris, reliée par le RER B qui met 1h30 pour rejoindre la capitale. Elle est élevée dans la tradition musulmane pratiquante, ce qui signifie le respect de la prière, des ablutions et du mariage jeune de préférence pour avoir des enfants tôt. Mais Fatima Daas est musulmane et aime les filles.

Dans ce texte qui est un monologue intérieur, l'auteur relate son enfance, son éducation, le rapport avec la religion. La question de l'identité est au cœur de ce monologue intérieur.

Comment être soi quand on est à la fois musulmane, française et algérienne, lesbienne et féministe ?
Comment concilier toutes ces identités alors que les groupes et les figures patriarcales assignent à l'individu une seule identité, une seule appartenance excluant les autres possibilités. Et comment revendiquer ce que l'on est quand le regard des autres nous enferme dans un cercle bien fermé.

Écartelée entre ces multiples facettes d'elle-même, elle cherche des réponses auprès de son entourage qui érige des murs d'interdits. C'est ce conflit que l'auteur sonde avec beaucoup de complexité et de sincérité dans des chapitres courts faits de phrases ciselées et précises qui résonnent comme des uppercuts. En même temps, la fiction permet de mettre à distance la colère et la culpabilité et de faire de ce parcours un parcours universel sur la question de l'appartenance identitaire.

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