Écritures carnassières

Mise à jour le 13/12/2022
Ervé
Maurice Nadeau,
2022

Ervé raconte sa vie sur le trottoir et aussi en dehors, entre séquences malheureuses et rares moments de bonheur depuis son enfance où, après avoir été retiré à sa mère dès six mois, il est placé dans un foyer de la DDASS dans le Nord, une institution aux règles strictes qui ne lui laisse pas le temps de grandir entre sanctions, privations et amitié vraie.

Avec beaucoup de lucidité, il dit aussi ses manques et ses erreurs, mais surtout l’indifférence des gens qui invisibilisent, qui nient la possibilité d’être des personnes qui se réfugient dans le coin des magasins, sous les ponts, sur les trottoirs humides, dans ces interstices, dans ces zones d’ombre misérables dont chacun se détourne :

« (…) D’aucuns pensent que vivre à la rue est une forme de liberté. Liberté d’y crever surtout. Il faut avoir du cuir ou une carapace en lieu et place de peau pour supporter cette vie de merde. Mais je ne me plains pas. Je suis quasi né dans la rue. Ça doit me coller aux basques. »

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