12 301 jours avec ma Mamie

Mise à jour le 28/09/2020
Églantine Chesneau
Michel Lafon

Il parle de quoi, ton livre ?
De toi. De nous.
Roh, formidable, ma Chatte. Tu ne m’as pas dessiné trop de rides ?
Non, promis.
Et je n’ai pas l’air trop zinzin ?
Bah si, mais tout est vrai ! J’y peux rien si ça ne tourne pas toujours très rond dans ta tête… !
Roh, dis-donc, ça va la môme, hein !

 

La quatrième de couverture de 12 301 jours avec ma Mamie donne le ton. Celui d’une relation pleine de tendresse et de complicité, entre l’auteur Églantine Chesneau et sa grand-mère. C’est à un voyage dans les relations familiales et intergénérationnelles que nous invite l’auteur, et cela commence pour le lecteur par un grand éclat de rire dans une scène cocasse au possible.

Tout au long du récit s’égrènent les souvenirs, sans doute largement autobiographiques, de l’auteur : la personnalité de sa grand-mère, tout à la fois coquette, sportive et gourmande, et les temps partagés, à la montagne, au restaurant, chez elle.

Mais en filigrane de ces souvenirs heureux, il y a la réalité de l’AVC, et son lot de difficultés : l’hospitalisation, puis, petit à petit, la perte d’autonomie, la communication réduite, les absences… la vie qui s’en va à petits pas, et le chagrin qui va avec.

Ce récit illustré est une lettre d’amour d’une petite fille à sa grand-mère, un récit pudique et très touchant, drôle et triste à la fois, d’une grande force. C’est aussi une plongée dans le monde de l’hôpital et de la vieillesse.

Depuis plusieurs années déjà, la bande dessinée témoigne de sa capacité à s’emparer de sujets de société, parfois délicats, avec beaucoup de justesse et d’efficacité. 12 301 jours avec ma Mamie réussit ce pari, avec brio. À l’heure où l’épidémie de Covid fragilise et isole plus que jamais nos aînés, cette lecture rappelle l’importance des liens à construire et à entretenir.

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12 301 jours avec ma Mamie